Arrivé sur ses terres natales, Pierre-Paul Riquet ambitionne de faire passer son Canal sur les hauteurs au Nord de Capestang. Un parcours qui lui permet d'éviter la basse plaine de l'Aude au sud, inondable et occupée par un étang. Mais ce choix n'en est pas moins semé d’embuches...

Cette dernière section pose en effet quelques problèmes techniques. Le premier qui s'impose à Pierre-Paul Riquet est le franchissement du Répudre, petit ruisseau d’à peine plus de treize kilomètres et affluent gauche de l'Aude. Riquet décide alors d’y construire un pont-canal, premier ouvrage de ce genre sur le Canal du Midi.

Pour rallier sa ville de naissance, Béziers, il faut ensuite traverser la barre rocheuse d'Ensérune au niveau du Malpas (étymologiquement "mauvais passage"). Il s'agit là d'un obstacle conséquent. De même la dénivellation des coteaux de l'Orb constitue une autre difficulté dans ce secteur. Contre l'avis général, Riquet choisit de creuser un tunnel pour franchir le Malpas : un exploit technique réalisé en 1679. Il sera le premier tunnel navigable au monde ! Et le seul et unique du Canal du Midi...

En suivant la cote des 32 mètres, le canal arrive finalement sur les coteaux de Fonseranes, en face de Béziers. Mais dernier obstacle et non des moindres, il doit désormais perdre près de 25 mètres de dénivelé pour descendre dans l’Orb ! C'est une véritable prouesse technique qui permet à Riquet et à son canal de relever ce défis : l'échelle de Fonséranes avec ses huit écluses et ses neuf bassins est construite.

Encore aujourd'hui, observer un bâteau l'emprunter constitue un spectacle de chaque instant !